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Gironde : logement, mobilité, emploi — une triple fracture qui redessine les équilibres territoriaux

  • Photo du rédacteur: La Rédaction
    La Rédaction
  • 6 oct.
  • 3 min de lecture

Analyse exclusive de l’enquête Institut Quorum pour Institut EnTerritoires


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La Gironde, département en pleine mutation démographique et économique, se retrouve confrontée à trois fractures structurantes qui influencent directement le quotidien de ses habitants : le logement, la mobilité et l’emploi. C’est ce que révèle l’enquête exclusive menée par l’Institut Quorum, en partenariat avec l’Institut EnTerritoires, auprès d’un échantillon représentatif de 600 Girondins — dont 300 résidant dans la métropole bordelaise et 300 dans les zones périurbaines et rurales.

Au-delà des chiffres, cette étude met en lumière une réalité complexe : celle d’un territoire attractif mais sous tension, où les enjeux d’aménagement et de cohésion territoriale deviennent centraux pour l’action publique.


Le logement : l’urgence de repenser l’accès et la régulation

Près d’un habitant sur deux déclare avoir rencontré des difficultés à se loger dans sa commune ou à proximité. Cette proportion atteint 62 % chez les étudiants et reste très élevée chez les jeunes actifs. Le diagnostic est sans appel : le coût de l’immobilier, jugé « trop cher » par 48 % des habitants, représente le premier facteur de tension.

Pourtant, derrière cette insatisfaction se cache une forte acceptabilité sociale du changement : près des deux tiers des Girondins (64 %) se disent prêts à accepter des projets de densification, y compris à proximité immédiate de leur lieu de vie, pour répondre à l’urgence de l’offre.

Les priorités exprimées par les habitants traduisent une demande claire de rééquilibrage :

  • Faciliter l’accession à la propriété (40 %)

  • Limiter le coût du logement (37 %)

  • Développer des logements adaptés aux jeunes actifs (32 %)

Cet appel à l’action met en évidence un besoin d’interventions coordonnées entre l’échelle métropolitaine et les territoires périphériques, afin d’éviter une polarisation accrue des opportunités et des prix.


Mobilité : un révélateur des inégalités territoriales

La mobilité constitue un autre sujet de tension majeur. 67 % des habitants estiment que les déplacements sont un « point faible » du département, une perception qui se renforce avec l’âge. Hors métropole, la dépendance à la voiture individuelle est massive (68 % des habitants l’utilisent quotidiennement, contre 46 % dans la métropole).

Cette inégalité d’accès aux alternatives se traduit par des conséquences économiques et sociales directes : près d’un tiers des répondants (31 %) ont déjà renoncé à un emploi en raison de difficultés de transport.

Pourtant, le désir de transformation est manifeste : 83 % des habitants se disent favorables à des investissements publics ambitieux, notamment pour développer des infrastructures innovantes comme un RER métropolitain ou des solutions de mobilité douce.


Emploi : un marché sous contraintes

Sur le plan économique, le manque d’opportunités professionnelles (38 %) reste le premier frein à l’emploi local. Il est suivi de près par le coût du logement (35 %) et les difficultés de transport (17 %).

Ce triptyque logement-mobilité-emploi crée un effet ciseau : les opportunités existent, mais leur accessibilité est compromise par le manque de logements abordables et de solutions de déplacement efficaces. Cette dynamique contribue à alimenter les tensions sociales et à accentuer les disparités entre centre et périphérie.


Qualité de vie et perception du territoire

Malgré ces tensions, une majorité d’habitants considèrent que la qualité de vie dans leur commune est restée stable ces dernières années. Cependant, 26 % estiment qu’elle s’est dégradée, un ressenti plus marqué hors métropole et parmi les populations plus âgées.

Cette perception interroge : alors que la Gironde reste un territoire attractif et dynamique, l’expérience quotidienne de nombreux habitants révèle une fracture entre le « modèle girondin » tel qu’il est perçu de l’extérieur et la réalité vécue au quotidien par ses habitants.


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Vers des politiques publiques différenciées

Pour Jean-Philippe Delbonnel, président de l’Institut Quorum, cette étude appelle à un changement de paradigme :


« Ces données montrent l’urgence d’adapter les politiques publiques aux réalités différenciées de la métropole et des territoires périurbains ou ruraux. L’action publique doit être pensée à l’échelle fine des bassins de vie, pour mieux articuler logement, mobilité et emploi. »


La Gironde, par son attractivité et son dynamisme, se trouve aujourd’hui à un carrefour stratégique. La capacité des décideurs publics à répondre à ces défis conditionnera non seulement le bien-être des habitants, mais également la compétitivité et la cohésion du territoire dans les années à venir.


À propos de l’Institut Quorum


Institut Quorum est un institut d’études et de sondages indépendant qui s’est imposé comme un acteur de référence dans l’analyse de l’opinion publique. Sa mission est d’éclairer les décideurs en leur fournissant des données fiables et des analyses approfondies sur les attentes, les perceptions et les comportements des citoyens.


Spécialisé dans les dynamiques territoriales, l’Institut Quorum collabore avec des collectivités, des institutions et des entreprises afin de décrypter les enjeux locaux comme nationaux. Grâce à des méthodologies rigoureuses et une expertise reconnue, il accompagne ses partenaires dans la prise de décision et l’élaboration de stratégies adaptées aux réalités du terrain.

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